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Tango à minuit (Les Contes d'Aucelaire 2)



Éditions Bookmark, Collection Infinity 2019

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Cassandra est conceptrice à Prinz & Devers, mais depuis la retraite de son mentor, elle se morfond. Anne, la directrice, l’écarte de tous les projets intéressants. Et pourtant, Cassandra est la plus indiquée pour s’occuper de la campagne de Noël de French Tango, puisqu’elle collectionne les montres de la marque. 
Quand Philippe Krone est exaspéré de ne voir que des propositions cliché, il se rend à l’agence et croise Cassandra dans l’ascenseur. Il ne sait pas qui elle est, mais elle porte l’une de ses montres. Et un colis bien embarrassant...

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« Jo Ann von Haff nous offre un conte de fée des temps modernes qui allie humour, romance et univers onirique. »
Marlène (Le monde enchanté de mes lectures)

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Athènes, Ginie, Cassandra et Iris, par Miss Holly

Merci à mes chères Roxane Dambre et Chloé Duval qui ont lu la toute première version du Sorbier (qui contenait Tango) et ont adopté mes contes.

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Krone observa Cassandra Lazucca, les bras croisés, de sa robe rouge vif à ses escarpins zèbre en passant par ses cheveux bruns unis dans un chignon structuré. Même si elle discutait avec une jeune femme d’origine asiatique dont les cheveux prenaient toutes les teintes de l’arc-en-ciel, Krone ne parvenait pas à détacher son regard de Cassandra. Quand elle ramassa des préservatifs, il ne put s’empêcher d’intervenir à cet instant très précis.
— Mademoiselle Lazucca.
Cassandra sentit chaque goutte de son sang déserter son visage et toute la partie supérieure de son corps ; sa peau se couvrit de chair de poule. Elle reconnut la voix grave de Philippe Krone, se demanda, confusément, comme il connaissait son nom. Elle posa son pied par terre, se retourna doucement en tirant sur sa robe. Quand elle croisa son regard bleu ciel, elle eut du mal à récupérer un air assez digne.
— Monsieur… Krone, bredouilla-t-elle.
— Bonjour.
Ses yeux brillaient d’amusement, et cette étincelle chatouillait son ventre. C’était la première fois qu’elle le regardait en vrai et tout son corps réagissait. Il se tourna un instant vers Iris qui releva ses lunettes sur le front et tendit la main.
— Iris Kirei, assistante de Ji.
— Philippe Krone.
— Je sais qui vous êtes, répondit-elle avec un sourire en coin.
— Comment va Ji ? s’enquit-il. Je ne l’ai pas vu depuis des années, j’ai su pour sa fiancée.
— Il est toujours vivant, résuma Iris.
Le regard de Krone se posa sur les préservatifs que Cassandra tenait toujours. Iris s’empara aussitôt du ruban.
— Je vais bien trouver quelque chose à faire avec, nota-t-elle avec innocence avant de détacher le dernier préservatif pour le tendre à Krone. En souvenir.
— Iris, siffla Cassandra, les yeux écarquillés.
Sans se démonter, le créateur accepta l’emballage qu’il rangea nonchalamment dans son portefeuille.
— Bonne journée, monsieur Krone, salua Iris, légère. À plus, Sand !
Elle disparut pendant que Cassandra cherchait désespérément à se cacher. Krone glissa son portefeuille dans la poche arrière de son jean.
— En quoi puis-je vous aider, monsieur Krone ? voulut-elle savoir en jouant avec son critérium.
— Suivez-moi, je vous prie, répondit-il avec amabilité.
Il pivota sur ses talons et se dirigea vers le bocal, la laissant encore plus confuse. À quel moment était-il arrivé qu’elle ne s’en était même pas rendu compte ? Elle passa devant l’assistante d’Anne, regrettant le temps où Ginie se trouvait à cette place. Ginie, au moins, lui aurait fait signe…
Dans le bureau, Anne se tenait debout contre sa table de travail, alors que l’équipe, dont Gus qui faisait un effort pour ne pas paraître excessivement ennuyé, était installée sur des chaises en demi-lune, comme dans une salle de classe. Cassandra reconnut en un seul coup d’œil la majorité des images imprimées qui glissaient du dossier de Gus.
— Cassandra, fit Anne d’une voix mielleuse et d’un sourire crispé.
Apparemment, la directrice n’était pas au courant de son arrivée. Bien… Krone s’adossa au mur, les bras croisés. L’amusement semblait avoir disparu de ses traits, il revêtit un masque énigmatique auquel Cassandra n’était pas du tout indifférente.
— J’ai pris la liberté d’aller vous chercher à votre table car vous portez une de mes montres, mademoiselle Lazucca.
Cassandra cacha son bras gauche dans son dos dans un réflexe stupide. Persuadée qu’elle ne reverrait plus le créateur, elle avait remis les Reines du jeu, ce matin. Les gri-gris ne fonctionnaient décidément pas…
— Je ne comprends toujours pas, dit-elle, les sourcils froncés.
— Jusqu’à présent, les projets présentés sont au-deçà de ce que Prinz & Devers m’a habitué et je n’ai pas le temps de me retourner vers une autre agence, expliqua-t-il, faisant Anne changer de position. Je prends donc les choses en mains en vous choisissant, mademoiselle Lazucca. Je veux que vous vous occupiez de ma campagne : le slogan, les affiches, les vidéos. Tout.
Cassandra eut besoin d’une seconde pour se forcer à redescendre sur terre, de penser de façon professionnelle, mais son cœur battait la chamade, anxieux. Une campagne de cette envergure à elle toute seule ? Pour French Tango, qui plus est ?
— Pour quelle raison pensez-vous que porter vos montres me donnent plus de marge qu’à mes collègues ? demanda-t-elle d’une voix légèrement tremblante. Vous n’avez aucune idée de qui je suis, de comment je travaille, de ce que je sais faire, de quels sont mes résultats…
Krone l’étudia longuement, son regard la balaya des pieds à la tête, puis de la tête aux pieds. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Cassandra se tut, rougissant devant son examen. Elle avait l’impression qu’il venait de la déshabiller devant tout le monde.
— J’ai dessiné ces montres pour vous, mademoiselle Lazucca.
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